Chapitre 14 – La Flamme Creuse
Le vent glacial des Hauts-Plateaux fouettait les visages des trois compagnons tandis qu’ils quittaient les tunnels d’Ervastia. Derrière eux, la cité des Archives brûlait encore en silence, comme un avertissement adressé à tous ceux qui osaient chercher la vérité. Li-Mei tenait le rouleau ancien contre elle, tel un cœur battant. Le Chant des Cinq Sceaux ne quittait plus ses pensées, et les glyphes dans les marges semblaient vibrer, même à travers la toile épaisse qui les enveloppait.
Gabriel gardait les yeux rivés vers l’horizon. Il ne parlait presque plus. Depuis les mots murmurés par l’archiviste mourante, quelque chose en lui s’était fissuré. « Tu n’es pas celui que tu crois. » Ces paroles l’avaient frappé plus fort que n’importe quelle épée.
Théo, quant à lui, paraissait plus silencieux encore que d’habitude. Il marchait en retrait, regard fuyant, comme s’il redoutait d’être vu, même par ses compagnons. L’ombre de la suspicion s’était glissée dans les interstices du groupe.
La destination codée dans les glyphes les menait à un lieu effacé de tous les récits officiels : la Flamme Creuse. Selon les vers codés, ce n’était ni une ville ni une montagne, mais un gouffre, quelque part entre le désert de Kahr’Aran et les Monts Gelés du Nord, là où les cartes anciennes se taisaient. Un lieu où, disait-on, la lumière s’éteignait dans la roche elle-même. Un lieu interdit.
Après des jours de marche sous la neige et le sable mêlés, ils aperçurent enfin l’entrée : un cratère béant, plus ancien que les royaumes eux-mêmes, dissimulé dans une vallée crevassée. Aucun animal n’y vivait. Aucune plante ne poussait. Le sol était noir, vitreux, craquelé comme du verre fondu.
Ils descendirent sans un mot.
Plus ils s’enfonçaient, plus la lumière semblait se tordre. Même la torche enchantée de Li-Mei vacillait, sa flamme prenant une teinte bleutée, presque malade. Le silence n’était pas celui du vide, mais celui d’un lieu en attente.
Au fond du gouffre, ils découvrirent un amphithéâtre de pierre noire, circulaire, incrusté de symboles anciens. En son centre flottait une sphère cristalline, immense et fêlée. Une flamme tournoyait à l’intérieur, mais elle n’émettait aucune chaleur. Elle semblait vivante, consciente.
— « C’est… ce que garde le Chant, » souffla Li-Mei. « La flamme de l’Origine. Celle qui voit sans être vue. »
À l’instant où elle posa les yeux sur la sphère, une voix résonna dans leurs esprits, non pas parlée mais imprimée directement dans leurs pensées :
« Vous êtes venus trop tard. Le dernier Pacte est déjà brisé. »
Des ombres jaillirent alors des parois. Pas des créatures physiques, mais des entités sans forme, sculptées de souvenirs et de mensonges. Elles se jetaient sur eux avec les visages de ceux qu’ils avaient perdus, trahis ou oubliés.
Gabriel vit son frère, mort au combat, l’accusant du regard.
Li-Mei affronta l’image de sa mère, consumée par le feu, criant son nom.
Théo, lui, tomba à genoux. Une silhouette encapuchonnée se dressait devant lui, tenant une amulette que Gabriel reconnut aussitôt : celle du Haut Conseil de l’Ordre des Cendres Hautes.
La vérité éclata dans le silence.
Théo avait été un agent dormant. Depuis le début. Elevé par l’Ordre. Envoyé pour observer. Peut-être pour trahir au moment venu. Mais quelque chose en lui avait dévié de sa mission… ou s’était-il seulement menti à lui-même ?
Gabriel dégaina son épée, regard plongé dans celui de son ancien frère d’armes.
— « Dis-moi que ce n’est pas vrai. »
Théo, tremblant, leva les mains. Pas pour se défendre, mais pour désigner la sphère.
— « Ce n’est plus important. L’Ordre vient. Et ils veulent cette flamme. Si nous la laissons ici, ils gagneront. Si nous la prenons… nous serons maudits. »
Un choix se dressait.
Fuir et laisser l’Ordre trouver ce lieu.
Détruire la sphère… et peut-être perdre à jamais la dernière chance de vérité.
Ou fusionner avec elle… et en payer le prix.
Li-Mei fit un pas en avant. Son regard croisa celui de Gabriel. Elle ne dit rien, mais il comprit. Ils n’étaient plus des simples voyageurs. Ils étaient devenus les gardiens d’un savoir que personne ne devait contrôler. Même pas eux.
Elle toucha la sphère.
Et le monde bascula.
Chapter 14 – The Hollow Flame
The icy wind of the High Plateaus lashed at their faces as the trio emerged from the tunnels of Ervastia. Behind them, the city of the Archives still smoldered in silence, like a warning to all who dared to seek the truth. Li-Mei clutched the ancient scroll against her chest as though it were a beating heart. The Song of the Five Seals echoed in her thoughts, and the glyphs hidden in its margins seemed to vibrate through the heavy cloth that protected them.
Gabriel kept his eyes fixed on the horizon. He barely spoke. Since the archivist’s dying words—“You are not who you think you are”—something had cracked deep within him. Those words had struck harder than any blade.
Théo was even quieter than usual. He walked a few paces behind, his gaze distant, his steps hesitant. Suspicion had begun to seep into the cracks of their fellowship.
The coordinates hidden within the glyphs led to a place erased from all records: The Hollow Flame. According to the ancient verses, it was neither a city nor a mountain—but a rift, somewhere between the desert of Kahr’Aran and the Frozen Northern Peaks, where ancient maps remained deliberately blank. A place where, it was said, light itself died within the stone. A forbidden place.
After days of harsh travel through snow and sand, they found it: a vast crater nestled in a cracked valley, older than the kingdoms themselves. No animals roamed. No plants grew. The ground was black, glassy, fractured like cooled magma.
Without a word, they descended.
The deeper they went, the more light twisted unnaturally. Even Li-Mei’s enchanted torch flickered with an eerie, bluish flame. The silence wasn’t empty—it was expectant.
At the bottom, they discovered a vast amphitheater of black stone, circular and etched with symbols older than any known tongue. At its center hovered a fractured crystal sphere. Inside it danced a flame—not warm, but sentient. Alive.
“This,” whispered Li-Mei, “is what the Song protected. The Flame of Origin. The one that sees but is never seen.”
The moment her eyes met the sphere, a voice echoed in all their minds—not spoken, but branded into thought:
“You are too late. The final Pact is already broken.”
From the walls emerged shadows. Not living creatures, but memories. Fragments of regret, given form. They came with familiar faces—of the dead, the betrayed, the forgotten.
Gabriel saw his brother, fallen in battle, staring at him with eyes full of blame.
Li-Mei saw her mother, consumed by flames, screaming her name.
Théo collapsed to his knees.
Before him stood a hooded figure holding a sigil Gabriel instantly recognized: the medallion of the High Ashes Council.
Truth struck like lightning.
Théo had been a sleeper agent—raised by the Order, trained to observe, perhaps to betray when the time was right. Had he truly strayed from his mission? Or had he lied to himself all along?
Gabriel drew his sword, his voice low and strained.
“Tell me it’s not true.”
Théo raised his hands—not to fight, but to point to the sphere.
“It doesn’t matter anymore. The Order is coming. They want this Flame. If we leave it, they win. If we take it… we’re cursed.”
They faced a choice.
Flee and allow the Order to reach the Flame.
Destroy it—and lose the last chance at uncovering the full truth.
Or bond with it—and pay the price.
Li-Mei stepped forward. Her eyes met Gabriel’s. She said nothing—but he understood. They were no longer mere travelers. They had become guardians of something no one should ever control—not even themselves.
She touched the sphere.
And the world shifted.
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