Chapter 8 : The Tears of Violeta
The obsidian throne of MarOgène had never felt colder. Queen Violeta Boe, draped in a gown of iridescent scales, stared through the mist-veiled horizon from the high glass windows of her war chamber. Around her, strategists and seers murmured, sketching lines of battle across parchment taut with anxiety.
But her mind was elsewhere.
She was thinking of Pang Zadopoda, the former general she had trusted blindly. His betrayal still haunted her. She could see it clearly—the memory of their secret meeting beneath the weeping willows of the Pavilion of Knotted Hearts, when armor fell with masks… and promises were whispered in trembling breaths.
A rustle. A presence.
— “My Queen,” came a deep voice. It was the fox-spy Fyrael, cloaked in fern-woven fabric, his amber eyes glowing like twin lanterns in the dimness.
— “You’re late,” she said without turning.
— “I’ve returned from Tauhbochinen. The Beast Council is fracturing. The Lynxes of Fross are threatening to break the alliance if the Fragment Pang once held isn’t recovered.”
Violeta clenched her fists. The Fragment—an ancient relic and a mirror of primal power—could tip the balance of Velorn’s future. She suspected Pang hadn’t fled alone. A soft hand—perhaps from another kingdom—had surely opened the gate to betrayal.
At last, she turned to Fyrael.
— “We must recover that Fragment. But not with armies. With you.”
The fox raised a sly eyebrow.
— “Alone?”
— “No. I’ll send someone with you. A Mageheart. A very special one…”
At the end of a corridor of violet quartz, a figure stood waiting. Tall, graceful, her slick skin shimmered with glowing blue sigils. The magical vibrations surrounding her made the candle flames quiver. Her name was Sélénéa, and she had never left the sacred marshes before.
— “You two will leave at the rise of the next moon,” the queen declared. “And Fyrael…” she stepped closer, a clawed fingertip brushing gently along his cheek, “bring him back to me. Dead or alive.”
The fox said nothing, but his gaze darkened. He knew this was not just a mission. It was a farewell. To a time, a dream, or perhaps… to their innocence.
Chapitre 8 : Les Larmes de Violeta
Le trône de marbre noir de MarOgène semblait plus froid que jamais. La reine Violeta Boe, drapée dans une robe d’écailles irisées, fixait l'horizon noyé de brume depuis la haute verrière de sa salle de guerre. Autour d’elle, les stratèges et les devins chuchotaient, dessinant des lignes de bataille sur des parchemins tendus par l'angoisse.
Mais l’esprit de la reine n'était plus là.
Elle pensait à Pang Zadopoda, l’ancien général en qui elle avait placé une confiance aveugle. Sa trahison la hantait. Elle se revoyait, seule avec lui sous les saules ruisselants du Pavillon aux Cœurs Noués, lorsque leurs armures tombaient avec les masques… et que naissaient des promesses qui ne seraient jamais tenues.
Un froissement. Une présence.
— « Ma Reine, » murmura une voix grave. C’était le renard-espion Fyrael, enroulé dans une cape de fougères, ses yeux ambrés brillant comme deux lampes dans l’obscurité.
— « Tu es en retard, » souffla-t-elle sans se retourner.
— « Je reviens de Tauhbochinen. Le Conseil des Bêtes se fissure. Les Lynx de Fross ne veulent plus honorer l’alliance si le Fragment que possédait Pang n’est pas retrouvé. »
Violeta serra les poings. Le Fragment. Cette relique perdue, miroir du pouvoir originel, pouvait faire basculer l’équilibre. Elle soupçonnait qu’il ne s’était pas enfui seul… Qu’une main douce, peut-être celle d’un autre royaume, avait ouvert la porte à la trahison.
Elle pivota enfin vers Fyrael.
— « Nous devons reprendre ce Fragment. Mais pas avec des armées. Avec toi. »
Le renard haussa un sourcil rusé.
— « Seul ? »
— « Non. J’enverrai quelqu’un d’autre avec toi. Une Magecœur. Une très spéciale… »
Au fond du couloir de quartz violet, une silhouette attendait. Haute, gracile, la peau luisante de motifs bleus phosphorescents. Les vibrations magiques autour d’elle faisaient frémir les chandelles. Elle s’appelait Sélénéa, et elle n’avait jamais quitté les marais sacrés.
— « Vous deux partirez au lever de la prochaine lune. » déclara la reine. « Et Fyrael… » elle s’approcha, posa une griffe douce contre sa joue. « Ramène-le-moi. Mort ou vivant. »
Le renard ne répondit pas, mais ses yeux s’assombrirent. Il savait que ce n’était pas qu’une mission. C’était un adieu à quelque chose. Une époque, un rêve, ou peut-être… à leur innocence.
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