Prologue : Les Murmures de Velorn
La brume s’accrochait aux branches tordues des saules nécrotiques, comme une étreinte maladive. Quelque part, dans les profondeurs fangeuses de Nyssar, une pierre noire luisait d’un éclat fiévreux. Elle palpitait, presque vivante, émettant des vibrations qui faisaient frémir l’eau stagnante. Les grenouilles sentinelles, perchées sur les nénuphars géants, tournèrent lentement leurs yeux globuleux vers l’horizon. Elles savaient.
La guerre allait recommencer.
Chapitre I — La Chute des Anciens
Il y a des millénaires, bien avant que les royaumes ne s'élèvent dans le tumulte des guerres et ne s'entre-dévorent pour la domination, Velorn n'était qu'une terre indivisible, un monde vaste et harmonieux, respirant au rythme lent d’une puissance unique et immémoriale. En ces temps reculés, le monde n’était pas encore marqué par les frontières et les querelles. Il n'y avait ni rois, ni reines, ni empires. Il n’y avait que les Gardiens Primordiaux, des êtres antiques, mi-dieux, mi-bêtes, qui régnaient sur la matière et le temps depuis des sanctuaires de pierre en fusion, érigés sur les lignes telluriques du monde.
Ces entités, nées dans les entrailles du feu et de l’ombre, avaient été forgées dans le magma vivant des légendes. Leurs corps étaient des armures de lave pétrifiée, leurs voix faisaient vibrer les montagnes, et leur simple regard pouvait faire éclore ou dépérir une forêt entière. Ils n’étaient ni bons ni mauvais, mais incarnaient l’équilibre, la pulsation brute de Velorn. Leur force ne venait pas d’eux seuls, mais d’un noyau d’énergie pure, une source ancienne et vivante, dissimulée bien au-dessous des Marètes, ces lacs d’un noir abyssal, si sombres qu’ils semblaient avaler la lumière elle-même.
Cette source, nommée par les sages d’antan le Cœur de Velorn, était l’origine de tout pouvoir. Sa respiration nourrissait les cieux, ses battements faisaient danser les marées, et ses éclats étaient le souffle même de la création. Les Gardiens, en leur sagesse primitive, en furent les premiers protecteurs et les seuls dépositaires.
Mais nul pouvoir ne demeure pur longtemps, lorsqu’il est manié par des consciences.
Car si le monde était jeune, les passions ne l’étaient pas moins. L’avidité germa comme un poison invisible dans l’esprit des Gardiens. Leurs volontés, autrefois unies, commencèrent à diverger. Certains désiraient utiliser le pouvoir du Cœur pour façonner la vie selon leur image ; d'autres y voyaient un outil de contrôle ; d'autres encore, une clé pour transcender même leur propre nature. Les débats devinrent conflits, les conflits devinrent affrontements, et bientôt, Velorn fut secouée par une guerre comme nulle autre.
Les cieux se fendirent, les montagnes s'effondrèrent, les océans se mirent à bouillonner. La guerre des Gardiens dura cent années de feu et de cendres. À son apogée, dans un dernier acte de démence et de désespoir, les Gardiens scindèrent le Cœur de Velorn lui-même en sept Fragments, chacun renfermant une facette de sa puissance originelle. Ces éclats furent dispersés aux quatre coins du monde, propulsés par des vortex d’énergie qui creusèrent des sillons incandescents dans le ciel.
Ce fut leur fin.
Dans leurs derniers instants, les Gardiens, à demi-consumés par leur propre feu, insufflèrent leur essence dans la terre, l’eau, le vent et la chair des êtres qui s’étaient tenus à l’écart de leur guerre. Ainsi naquirent les clans-grenouilles, des peuples batraciens à la peau changeante, émergeant des brumes et des marais, porteurs de souvenirs d’un monde qui ne serait jamais plus. Chacun d’eux fut marqué, sans le savoir, par un éclat de pouvoir ancien, un Fragment silencieux logé dans leur lignée.
Parmi ces clans, trois devinrent légendaires :
Les Cuirassiers, bâtis comme les montagnes, leur peau durcie comme l’obsidienne, résistante aux lames comme au feu. Ils héritèrent de la Force, brute, inébranlable, sauvage.
Les Arquebufleurs, vifs comme l’éclair, silencieux comme le crépuscule. Leurs gestes étaient calculés à l’instant près, et leurs réflexes frôlaient la prescience. Eux portaient le Fragment de la Précision, vive, létale, parfaite.
Les Magecœurs, quant à eux, chantaient au clair de lune, et dans leurs mélodies vibraient les lois du monde. Leurs voix tissaient les courants d’éther, et leur présence modifiait la réalité. À eux échut la Magie, pure, fluide, infinie.
Mais les autres Fragments ? Le monde les perdit de vue. Disparus dans les terres inexplorées, enfouis sous les déserts, prisonniers des glaces ou aspirés dans les creux marins, ils sombrèrent dans l’oubli. Et avec eux, l’histoire des Gardiens.
Le monde, désormais privé de son cœur vivant, se fractura lentement. Les anciens équilibres disparurent. Les saisons devinrent instables. Les peuples émergents, nés dans les cendres de la guerre divine, commencèrent à se quereller. Les clans-grenouilles, d’abord unis par la mémoire du sacré, se replièrent sur eux-mêmes, jaloux de leurs dons héréditaires. Les alliances se brisèrent, et les premiers royaumes virent le jour sur les ruines fumantes des temples des Gardiens.
Ainsi naquit l’âge des royaumes.
Ainsi débuta l’ère du soupçon, de la conquête et de la guerre.
Car là où le pouvoir a été une fois divisé, il appelle sans cesse à être reconquis.
Et dans les profondeurs des Marètes, bien sous les eaux sombres qui refusent la lumière, un battement sourd continue de vibrer… faible… mais vivant.
Prologue: The Whispers of Velorn
Mist clung to the twisted branches of the necrotic willows like a sickly embrace. Somewhere deep within the fetid swamps of Nyssar, a black stone pulsed with a feverish glow. It throbbed—almost alive—emitting vibrations that made the stagnant waters quiver. Sentinel frogs, perched atop giant lily pads, slowly turned their bulbous eyes toward the horizon.
They knew.
The war was about to begin again...
Chapter I — The Fall of the Ancients
Millennia ago, long before the realms rose and tore each other apart in endless wars, Velorn was a unified land — vast, breathing in harmony, untouched by boundaries or kings. It pulsed under the watch of beings older than memory, beings known as the Primordial Guardians — half-gods, half-beasts, born of fire and shadow, shaped in the living magma of legend.
These ancient titans ruled not out of conquest, but by their mere existence. Their bodies were sheathed in stone and flame, their voices could crack mountains, and the winds bowed before their will. They were neither benevolent nor cruel, but elemental — embodiments of balance. Their might flowed not from themselves alone, but from a living core buried deep beneath Velorn: the Heart of Velorn — a pure source of primal energy hidden beneath the Marètes, those pitch-black lakes that swallowed even the sun’s reflection.
The Heart was the source of all creation. Its breath stirred the tides, its pulse awakened forests, and its silence hummed through the bones of the world. The Guardians were its keepers. No mortal, beast, or spirit dared to question their stewardship.
But no power remains pure for long when wielded by will.
Desire crept in like smoke through the cracks of their unity. Some Guardians sought to mold life in their own image. Others dreamed of dominion. Some wanted to transcend even their godlike form. What began as whispers turned to argument, argument to rage, and soon to ruin. The skies were torn asunder. The oceans boiled. Mountains shattered into ash.
For a hundred years, Velorn was a world on fire.
At the peak of this celestial war, in a final act of madness and desperation, the Guardians shattered the Heart of Velorn into seven Fragments, each holding a facet of its boundless power. The shards were flung across the world by rifts of energy, burning trails into the heavens.
And that was their end.
Dying, broken, the Guardians gave their last breath not to vengeance, but to legacy. Their essence flowed into the earth, into wind and water, into the flesh of creatures who had once watched them from afar. Thus were born the Frog-Clans, strange amphibious peoples of the mist and marsh, bearing echoes of divine memory in their blood. Unknowingly, each clan became the heir to a fragment of lost power.
Three among them rose in legend:
The Cuirassiers, broad as mountains, with skin hardened like obsidian, impervious to blade and flame. They bore the Fragment of Strength — raw, unshakable, primal.
The Arqueblowers, swift as dusk shadows, silent as mist. Their every movement was precise, their strikes almost prophetic. To them passed the Fragment of Precision — lethal, calculated, flawless.
The Heartmages, who sang beneath the moonlight, weaving spells with their voices, bending the weave of reality itself. They held the Fragment of Magic — fluid, boundless, sacred.
But the remaining Fragments... vanished.
Lost to time. Swallowed by shifting dunes, frozen in polar silence, sunk beneath ancient waves, or hidden in realms where no living being dared tread. Along with them faded the memory of the Guardians, reduced to whispers and forgotten rites.
Velorn, now severed from its living core, began to unravel. The tides no longer obeyed the stars. Storms raged with no warning. The seasons turned strange. The Frog-Clans, once united by a reverence for the sacred, turned inward. Isolation bred suspicion. Pride became law. Alliances withered like leaves in winter.
Kingdoms rose from the ashes of temples.
And so began the Age of Realms — the age of suspicion, conquest, and war.
For where power has once been broken, it ever calls to be made whole again.
And deep beneath the Marètes, in the lightless abyss where even echoes drown, a low and ancient heartbeat still pulses... faint... but alive.
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