Bonjour à tous,
Je vous avoue que je suis un peu partagé… Je ne sais pas trop quoi en penser. Est-ce une bonne chose ? Une mauvaise ? Ou simplement une situation compliquée ?
Mais de quoi parle-t-on exactement ?
Dans ma ville, plusieurs commerçants vont bientôt être jugés pour avoir constitué un dossier privé, partagé uniquement entre eux, dans lequel figuraient des noms, prénoms, photos issues de caméras de surveillance, ainsi que des vidéos de personnes identifiées comme posant régulièrement problème dans leurs commerces. Ce dossier a malheureusement fuité – on ne sait pas encore comment ni par qui – et s’est retrouvé rendu public.
Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est que les personnes identifiées dans ce dossier sont accusées de vols, agressions en terrasse de bar (de jour comme de nuit), insultes, menaces, voire parfois de coups envers les commerçants ou les clients. Et ce, souvent pour des raisons futiles : un refus de leur donner du tabac, de la monnaie, ou simplement parce qu’ils étaient ivres.
Les commerçants, de leur côté, expliquent qu’ils ont constitué ce dossier dans un but de prévention et de protection, pour partager entre eux les visages et comportements des individus problématiques. Ce document était censé rester confidentiel et servir de preuve en cas de récidive ou d’intervention policière. Dans une petite ville, tout le monde connaît ces personnes par leurs surnoms ; on sait qui est toujours là, toujours saoul, toujours en train de provoquer des ennuis.
Mais voilà : une fois ce dossier rendu public, les personnes qui y figurent ont décidé de porter plainte pour atteinte à la vie privée. Ce qui est, légalement parlant, recevable.
Et c’est là que la situation devient paradoxale. D’un côté, ces personnes commettent des délits à la vue de tous, et de l’autre, elles crient à l’atteinte à leur vie privée… Ce contraste a fait sourire certains habitants, mais il n’en reste pas moins que la justice doit trancher.
Certains ont même tenté de faire passer le dossier pour discriminatoire ou raciste, mais cette accusation n’a pas été retenue : il incluait des personnes de tous âges, origines, couleurs de peau, hommes comme femmes. Aucun mineur n’y figurait, même si les commerçants reconnaissent avoir des images les concernant – ils ont cependant choisi de ne pas les inclure, sauf quand les parents étaient identifiables.
Alors voilà, je me pose sincèrement la question :
Est-ce que les commerçants ont eu tort ? Ont-ils dépassé les limites, ou ont-ils simplement tenté de se protéger face à une insécurité croissante ?
Est-ce que le fait que ce dossier ait fuité les rend responsables de sa diffusion ? Ou est-ce qu’ils subissent une injustice en étant attaqués alors qu’ils ont voulu faire ce que les autorités ne font pas toujours ?
J’aimerais bien avoir vos avis. Peut-être que certains d’entre vous y verront plus clair que moi.